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Involuntary memory8:水管發出刺耳的聲響,這種與夏夜有時從巴爾貝克附近海面傳來的遊船的鳴叫完全一樣的聲音,比起巴爾貝克傍晚的感覺內容豐富得多
2010/12/11 08:42:32瀏覽276|回應0|推薦2
而就在我如此思索的時候,水管子發出刺耳的聲響,這種與夏夜有時從巴爾貝克附近海面傳來的遊船的鳴叫完全一樣的聲音使我感受到(就像有一次在巴黎一家大餐館裡,盛暑下豪華餐廳座席半空的景象曾使我感到過的那樣)比僅僅只是在巴爾貝克傍晚時分的感覺內容豐富得多,那時,一張張餐桌全部已鋪上了桌布,擺上了銀餐具,寬闊的玻璃門窗朝海堤大大敞開著,沒有一點間隔,只有一版「完全敞亮」的玻璃或石頭,太陽正緩緩沉落海上,遊船開始鳴叫,我只要邁過比腳踝稍高的木門檻便能同在大堤上散步的阿爾貝蒂娜和她的女友們相聚,為了旅館通風,所有的玻璃全都一塊並一塊地滑動到門框的連結處。
(p.200 追憶似水年華 VII 重現的時光 聯經版 1992)

And, at the very moment when I was thus reasoning, the strident sound of a water-pipe, exactly like those long screeches which one heard on board excursion steamers at Balbec, made me experience (as had happened to me once in a large restaurant in Paris at the sight of a luxurious dining-room half empty, summerlike and hot) something more than a mere sensation like one I had, one late afternoon at Balbec, when, all the tables symmetrically laid with linen and silver, the large bow-windows wide open to the sun slowly setting on the sea with its wandering ships, I had only to step across the window-frame hardly higher than my ankle, to be with Albertine and her friends who were walking on the sea-wall.
(Translated by Stephen Hudson)

Au moment où je raisonnais ainsi, le bruit strident d’une conduite d’eau, tout à fait pareil à ces longs cris que parfois l’été les navires de plaisance faisaient entendre le soir au large de Balbec, me fit éprouver (comme me l’avait déjà fait une fois à Paris, dans un grand restaurant, la vue d’une luxueuse salle à manger à demi vide, estivale et chaude) bien plus qu’une sensation simplement analogue à celle que j’avais à la fin de l’après-midi, à Balbec, quand, toutes les tables étant déjà couvertes de leur nappe et de leur argenterie, les vastes baies vitrées restant ouvertes tout en grand sur la digue, sans un seul intervalle, un seul « plein » de verre ou de pierre, tandis que le soleil descendait lentement sur la mer où commençaient à errer les navires, je n’avais, pour rejoindre Albertine et ses amies qui se promenaient sur la digue, qu’à enjamber le cadre de bois à peine plus haut que ma cheville, dans la charnière duquel on avait fait pour l’aération de l’hôtel glisser toutes ensemble les vitres qui se continuaient.

(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )
( 知識學習隨堂筆記 )
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引用
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