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Excerpt:普魯斯特的〈大海〉(From《歡樂時光》)
2022/07/12 04:53:32瀏覽366|回應0|推薦7
Excerpt普魯斯特〈大海〉(From歡樂時光)

分享在臉書社團看到的一篇普魯斯特的美文。

細查之後,可知這一篇文章最初是時年21歲發表在由普魯斯特和他的幾位前高中好友創刊的文學雜誌《宴會》(Le Banquet est une revue parue entre mars 1892 et mars 1893),最終收錄在《歡樂時光》這本雜文集。

普魯斯特是否會悔其少作?身為普魯斯特迷,絕對是支持並只能讚嘆啊!
再次推薦劉森堯的譯本給各位讀友。

https://www.books.com.tw/products/0010867207
歡樂時光
Les Plaisirs et les jours
作者:馬塞爾.普魯斯特
原文作者:Marcel Proust
譯者:劉森堯
出版社:印刻
出版日期:2020/08/20
語言:繁體中文

Excerpt
二十八、大海

大海會吸引那些人生不如意且腦中充滿神秘想像的人,他們心中有許多憂愁,對現實生活不滿意,身心俱疲,大海適巧可提供給他們休息和慰藉,同時提升他們的精神活力。大海不像陸地的生活,既無一般人類生活的要素,亦無工作約束,那裡什麽都沒有,只有防波堤和來來去去的海浪,還有,它擁有陸地所沒有的純潔,這片純潔之水是那麽的可愛可親,不像陸地上的土地那樣硬梆梆,必須用十字鎬去翻掘。一個小孩的腳步踏入水中時會造成一陣漣漪,還會發出一聲清脆的聲音,緊接著水痕完全消失,然後整個大海又回歸到開天闢地時的寧靜無聲。那些疲於在陸地路上奔波的人,或是那些知道在陸地上會變得粗俗難過的人,大海雖然危險、不確定或更荒蕪,卻更溫柔,對他們卻更具吸引力。大海就是神秘,無遠弗屆,一片寧靜祥和,放眼望去,沒有房子,沒有鳥影,上面也是一望無際的一片天空,天際的雲彩就像天空的小村莊,或是一片樹葉。
大海事物充滿了魅力,更在晚上的時候散發它無比的魅力,對我們這些憂心忡忡而晚上無法入睡的人,它會安撫我們睡著,它也像小孩晚上睡覺時旁邊的小燈火,一直陪在旁邊不會熄滅,讓小孩不會覺得孤單。大海不像陸地那樣和天空隔開,永遠是海天一色,充滿和諧,有時還會激出極為耀眼的美麗色調。它在陽光照射下發出光芒,可是一到晚上,光芒隨著太陽的西沉而消逝殆盡,太陽雖然不見了,它還是會對它念念不忘,還是會殘留著它的餘暉,面對著一片黑暗的大地。這時海上彷彿飄出一股淡淡的哀傷氣息,我們這時望著一片幽暗的海上,感受著那股哀傷氣息,內心忍不住就慢慢下沉。黑夜降臨之後,天空和大地一起陷入一片黑暗,這時海上還會泛著淡淡的光芒,我們不知道在那深不可測的底下藏有什麽神秘的東西,也許是白日裡的什麽珍貴聖物在那底下緩緩流動著。
它會不斷激發我們的想像力,雖然它從不會理會我們人類的生活,它同時還會撫慰我們的靈魂,它會默默地,無聲無息地,無止無盡地低聲哀號,藉此來激勵我們,好比用音樂來給予我們快樂,它不像語言那樣,說出事物的本質,講出人是什麽,它只是不停探詢我們的靈魂。我們的心靈和它的波浪一起衝刺,跟著它一起起伏漂蕩,有時還會忘記它的力道的不足,但我們的心靈仍會在大海的哀傷之中感受到一種親密的和諧和無比的慰藉,和萬事萬物結合在一起。

一八九二年九月


"La mer fascinera toujours ceux chez qui le dégoût de la vie et lattrait du mystère ont devancé les premiers chagrins, comme un pressentiment de linsuffisance de la réalité à les satisfaire. Ceux-là qui ont besoin de repos avant davoir éprouvé encore aucune fatigue, la mer les consolera, les exaltera vaguement. Elle ne porte pas comme la terre les traces des travaux des hommes et de la vie humaine. Rien ny demeure, rien ny passe quen fuyant, et des barques qui la traversent, combien le sillage est vite évanoui ! De là cette grande pureté de la mer que nont pas les choses terrestres. Et cette eau vierge est bien plus délicate que la terre endurcie quil faut une pioche pour entamer. Le pas dun enfant sur leau y creuse un sillon profond avec un bruit clair, et les nuances unies de leau en sont un moment brisées; puis tout vestige sefface, et la mer est redevenue calme comme aux premiers jours du monde. Celui qui est las des chemins de la terre ou qui devine, avant de les avoir tentés, combien ils sont âpres et vulgaires, sera séduit par les pâles routes de la mer, plus dangereuses et plus douces, incertaines et désertes. Tout y est plus mystérieux, jusquà ces grandes ombres qui flottent parfois paisiblement sur les champs nus de la mer, sans maisons et sans ombrages, et quy étendent les nuages, ces hameaux célestes, ces vagues ramures.
La mer a le charme des choses qui ne se taisent pas la nuit, qui sont pour notre vie inquiète une permission de dormir, une promesse que tout ne va pas sanéantir, comme la veilleuse des petits enfants qui se sentent moins seuls quand elle brille. Elle nest pas séparée du ciel comme la terre, est toujours en harmonie avec ses couleurs, sémeut de ses nuances les plus délicates. Elle rayonne sous le soleil et chaque soir semble mourir avec lui. Et quand il a disparu, elle continue à le regretter, à conserver un peu de son lumineux souvenir, en face de la terre uniformément sombre. Cest le moment de ses reflets mélancoliques et si doux quon sent son cœur se fondre en les regardant. Quand la nuit est presque venue et que le ciel est sombre sur la terre noircie, elle luit encore faiblement, on ne sait par quel mystère, par quelle brillante relique du jour enfouie sous les flots. Elle rafraîchit notre imagination parce quelle ne fait pas penser à la vie des hommes, mais elle réjouit notre âme, parce quelle est, comme elle, aspiration infinie et impuissante, élan sans cesse brisé de chutes, plainte éternelle et douce. Elle nous enchante ainsi comme la musique, qui ne porte pas comme le langage la trace des choses, qui ne nous dit rien des hommes, mais qui imite les mouvements de notre âme. Notre cœur en sélançant avec leurs vagues, en retombant avec elles, oublie ainsi ses propres défaillances, et se console dans une harmonie intime entre sa tristesse et celle de la mer, qui confond sa destinée et celle des choses."
Proust, La Mer, septembre 1892

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引用
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