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外祖母之死2--隨著生命的消失,生活中的失望也消失了。一縷微笑仿佛浮現在外祖母的唇際。死神就像中世紀的雕刻家,把她塑造成一位少女,安臥在這張靈床上
2009/11/14 23:24:07瀏覽633|回應0|推薦0

幾小時後,弗朗索瓦絲能夠最後一次地、不會引起任何痛苦地梳理外祖母那漂亮的頭髮了。她的頭髮僅僅有些斑白,看上去始終比她本人年輕,可是現在它們成了衰老的唯一標誌,而她的臉卻煥發出青春,多少年來痛苦在她臉上留下的皺紋、收縮、浮腫、緊張、彎曲都消失得無蹤無影。她仿佛回到了遙遠的過去,回到了她父母給她定親的時代,臉部線條經過精細勾畫,顯露出純潔和順從,臉頰重又閃耀著純真的希望和幸福的憧憬,甚至又重新閃射出一種天真無邪的快樂。這些美好的東西已漸漸被歲月毀滅。但是,隨著生命的消失,生活中的失望也消失了。一縷微笑仿佛浮現在外祖母的唇際。死神就像中世紀的雕刻家,把她塑造成一位少女,安臥在這張靈床上。

(p.382 追憶似水年華 III蓋爾芒特家那邊 聯經版 1992) 

An hour or two later Françoise was able for the last time, and without causing them any pain, to comb those beautiful tresses which had only begun to turn grey and hitherto had seemed not so old as my grandmother herself. But now on the contrary it was they alone that set the crown of age on a face grown young again, from which had vanished the wrinkles, the contractions, the swellings, the strains, the hollows which in the long course of years had been carved on it by suffering. As at the far-off time when her parents had chosen for her a bridegroom, she had the features delicately traced by purity and submission, the cheeks glowing with a chaste expectation, with a vision of happiness, with an innocent gaiety even which the years had gradually destroyed. Life in withdrawing from her had taken with it the disillusionments of life. A smile seemed to be hovering on my grandmother’s lips. On that funeral couch, death, like a sculptor of the middle ages, had laid her in the form of a young maiden.

(Translated by C. K. Scott Moncrieff ) 

Quelques heures plus tard, Françoise put une dernière fois et sans les faire souffrir peigner ces beaux cheveux qui grisonnaient seulement et jusqu’ici avaient semblé être moins âgés qu’elle. Mais maintenant, au contraire, ils étaient seuls à imposer la couronne de la vieillesse sur le visage redevenu jeune d’où avaient disparu les rides, les contractions, les empâtements, les tensions, les fléchissements que, depuis tant d’années, lui avait ajoutés la souffrance. Comme au temps lointain où ses parents lui avaient choisi un époux, elle avait les traits délicatement tracés par la pureté et la soumission, les joues brillantes d’une chaste espérance, d’un rêve de bonheur, même d’une innocente gaieté, que les années avaient peu à peu détruits. La vie en se retirant venait d’emporter les désillusions de la vie. Un sourire semblait posé sur les lèvres de ma grand’mère. Sur ce lit funèbre, la mort, comme le sculpteur du moyen âge, l’avait couchée sous l’apparence d’une jeune fille.

(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )

( 知識學習隨堂筆記 )
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