網路城邦
上一篇 回創作列表 下一篇   字體:
我們對生命的眷戀只不過像一種年深日久的擺脫不掉的愛情關係。它的力量在於它的持續不斷。一旦死亡來割斷這種關係,我們想長生不死的願望也將消除
2010/06/20 09:04:28瀏覽471|回應0|推薦3
於是我想過去我依戀阿爾貝蒂娜甚於依戀我自己我現在不再依戀她是因為在相當長一段時期我已沒有看到她。我不想讓死亡把我和自己分開,我希望死後能復生,這一願望和我想與阿爾貝蒂娜永不分離的願望不一樣,它還在延續。這是因為我把自己看得比她更珍貴嗎?是因為我在愛著阿爾貝蒂娜的時候更深地愛著自己嗎?不是,而是因為我看不見她了也就不再愛她了,而我一直還愛著自己因為我與自己的日常聯繫沒有中斷過,我與阿爾貝蒂娜的聯繫卻已經斷了。那麼如果我和我的軀體,和我自己的聯繫也斷了呢?情況肯定是同樣的。我們對生命的眷戀只不過像一種年深日久的擺脫不掉的愛情關係。它的力量在於它的持續不斷。一旦死亡來割斷這種關係,我們想長生不死的願望也將消除。
(p.241
追憶似水年華 VI 女逃亡者 聯經版 1992)

But then I reflected: I used to value Albertine more than myself; I no longer value her now because for a certain time past I have ceased to see her. But my desire not to be parted from myself by death, to rise again after my death, this desire was not like the desire never to be parted from Albertine, it still persisted. Was this due to the fact that I valued myself more highly than her, that when I was in Jove with her I loved myself even more? No, it was because, having ceased to see her, I had ceased to love her, whereas I had not ceased to love myself because my everyday attachments to myself had not been severed like my attachments to Albertine. But if the attachments to my body, to my self were severed also...? Obviously, it would be the same. Our love of life is only an old connexion of which we do not know how to rid ourself. Its strength lies in its permanence. But death which severs it will cure us of the desire for immortality.
(Translated by C. K. Scott Moncrieff )

Mais alors je songeai.: je tenais à Albertine plus qu’à moi-mêmei; je ne tiens plus à elle maintenant parce que pendant un certain temps j’ai cessé de la voir. Mais mon désir de ne pas être séparé de moi-même par la mort, de ressusciter après la mort, ce désir-là n’était pas comme le désir de ne jamais être séparé d’Albertine, il durait toujours. Cela tenait-il à ce que je me croyais plus précieux qu’elle, à ce que quand je l’aimais je m’aimais davantagei? Non, cela tenait à ce que cessant de la voir j’avais cessé de l’aimer, et que je n’avais pas cessé de m’aimer parce que mes liens quotidiens avec moi-même n’avaient pas été rompus comme l’avaient été ceux avec Albertine. Mais si ceux avec mon corps, avec moi-même, l’étaient aussi...i? Certes il en serait de même. Notre amour de la vie n’est qu’une vieille liaison dont nous ne savons pas nous débarrasser. Sa force est dans sa permanence. Mais la mort qui la rompt nous guérira du désir de l’immortalité.
(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )
( 知識學習隨堂筆記 )
回應 推薦文章 列印 加入我的文摘
上一篇 回創作列表 下一篇

引用
引用網址:https://classic-blog.udn.com/article/trackback.jsp?uid=le14nov&aid=4146262