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這些映照在陽光之湖上的寬闊而枝葉茂盛的光線是如此輪廓分明,如此柔軟平滑,又是如此幸福沉靜地棲息在那裏,仿佛它們知道自己就是寧靜和幸福的保證
2009/08/04 17:57:05瀏覽525|回應0|推薦0

忽然間,在一塊陰沉沉的石頭上,我雖然沒有見到稍微光亮一點的顏色,卻感覺到有一條搖曳不定的光線想要把它的光芒釋放出來,似乎在作出一番努力,要現出稍微光亮一點的顏色。再過一會兒,陽臺成了一片蒼白,像晨間的水面那樣反射出萬道微光,映照在陽臺的鐵柵欄上。一陣微風又把這條條光照吹散,石頭又變得陰暗起來;然而這萬道微光像已經被你馴養了似的又回來了;石頭在不知不覺之中重新開始發白,而正如在一首序曲中最後那些越來越強的漸強音,通過所有過渡的音符,把唯一的那個音符引到最強音的地位一樣,只見那塊石頭居然已經變成晴朗之日那成了定局、不可交易的燦爛金色,欄杆上鐵條投上的影子現出一片漆黑,倒像是一片隨心所欲不受約束的植被,輪廓勾勒得纖細入微,顯露出藝術家的一番匠心和滿意心情,而這些映照在陽光之湖上的寬闊而枝葉茂盛的光線是如此輪廓分明,如此柔軟平滑,又是如此幸福沉靜地棲息在那裏,仿佛它們知道自己就是寧靜和幸福的保證。

(p.428-429 追憶似水年華 I 在斯萬家那邊 聯經版 1992) 

Suddenly, on its sullen stone, I did not indeed see a less negative colour, but I felt as it were an effort towards a less negative colour, the pulsation of a hesitating ray that struggled to discharge its light. A moment later the balcony was as pale and luminous as a standing water at dawn, and a thousand shadows from the iron-work of its balustrade had come to rest on it. A breath of wind dispersed them; the stone grew dark again, but, like tamed creatures, they returned; they began, imperceptibly, to grow lighter, and by one of those continuous crescendos, such as, in music, at the end of an overture, carry a single note to the extreme fortissimo, making it pass rapidly through all the intermediate stages, I saw it attain to that fixed, unalterable gold of fine days, on which the sharply cut shadows of the wrought iron of the balustrade were outlined in black like a capricious vegetation, with a fineness in the delineation of their smallest details which seemed to indicate a deliberate application, an artist’s satisfaction, and with so much relief, so velvety a bloom in the restfulness of their sombre and happy mass that in truth those large and leafy shadows which lay reflected on that lake of sunshine seemed aware that they were pledges of happiness and peace of mind.

(Translated by C. K. Scott Moncrieff ) 

Tout d’un coup, sur sa pierre maussade je ne voyais pas une couleur moins terne, mais je sentais comme un effort vers une couleur moins terne, la pulsation d’un rayon hésitant qui voudrait libérer sa lumière. Un instant après, le balcon était pâle et réfléchissant comme une eau matinale, et mille reflets de la ferronnerie de son treillage étaient venus s’y poser. Un souffle de vent les dispersait, la pierre s’était de nouveau assombrie, mais, comme apprivoisés, ils revenaient, elle recommençait imperceptiblement à blanchir et par un de ces crescendos continus comme ceux qui, en musique, à la fin d’une Ouverture, mènent une seule note jusqu’au fortissimo suprême en la faisant passer rapidement par tous les degrés intermédiaires, je la voyais atteindre à cet or inaltérable et fixe des beaux jours, sur lequel l’ombre découpée de l’appui ouvragé de la balustrade se détachait en noir comme une végétation capricieuse, avec une ténuité dans la délinéation des moindres détails qui semblait trahir une conscience appliquée, une satisfaction d’artiste, et avec un tel relief, un tel velours dans le repos de ses masses sombres et heureuses qu’en vérité ces reflets larges et feuillus qui reposaient sur ce lac de soleil semblaient savoir qu’ils étaient des gages de calme et de bonheur.

(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )

( 知識學習隨堂筆記 )
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