這個樂句的命運，日後是要跟我們的心靈的現實聯繫在一起的，它是我們心靈的最特殊，又最各不相同的裝飾物之一。也許只有虛無才是真實的東西，而我們的夢幻並不存在，然而那時我們就會感到，那些與我們的夢幻相關連而存在的樂句和概念也就不復存在了。我們終究會死去，但是我們手上有這些神奇的俘虜作人質，他們將在我們生存的機會喪失時繼續存在下去。有了他們，死也就不會那麼淒傷，不會那麼不光彩了，甚至不會那麼太肯定了。

(p.379 追憶似水年華 I 在斯萬家那邊 聯經版 1992)  

Its destiny was linked, for the future, with that of the human soul, of which it was one of the special, the most distinctive ornaments. Perhaps it is not-being that is the true state, and all our dream of life is without existence; but, if so, we feel that it must be that these phrases of music, these conceptions which exist in relation to our dream, are nothing either. We shall perish, but we have for our hostages these divine captives who shall follow and share our fate. And death in their company is something less bitter, less inglorious, perhaps even less certain.

(Translated by C. K. Scott Moncrieff ) 

Son sort était lié à l’avenir, à la réalité de notre âme dont elle était un des ornements les plus particuliers, les mieux différenciés. Peut-être est-ce le néant qui est le vrai et tout notre rêve est-il inexistant, mais alors nous sentons qu’il faudra que ces phrases musicales, ces notions qui existent par rapport à lui, ne soient rien non plus. Nous périrons, mais nous avons pour otages ces captives divines qui suivront notre chance. Et la mort avec elle a quelque chose de moins amer, de moins inglorieux, peut-être de moins probable.

(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )