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Swann’s way & Guermantes way:把它們圈定在相隔遙遠的地方,彼此無法相識,天各一方,在不同的下午,它們之間決無聯繫
2009/05/04 13:34:58瀏覽391|回應0|推薦1

因為,在貢布雷附近,有兩個“那邊”供我們散步,它們的方向相反,我們去這個“那邊”或那個“那邊”,離家時實際上不走同一扇門:酒鄉梅塞格利絲那邊,我們又稱之為斯萬家那邊,因為要經過斯萬先生的宅院;另外就是蓋爾芒特家那邊。說實在的,我對酒鄉梅塞格利絲的全部認識不過“那邊”兩字,再就是星期天來貢布雷溜達的外鄉人,那些人,我們(甚至包括我的姨媽)全都“壓根兒不認識”,所以凡陌生人我們都認為“可能是從梅塞格利絲來的”。說到蓋爾芒特,後來我瞭解得更多一些,不過那是很久以後的事;當時,在我的整個少年時代,若說梅塞格利絲在我心目中象天邊一樣遠不可即,無論你走多遠,眼前總有一片已經同貢布雷不一樣的地盤擋著你的視線,那麼蓋爾芒特對我說來,簡直是“那邊”的極限,與其說有實際意義,倒不如說是個概念性的東西,類似赤道、極圈、東方之類的地理概念。所以,說“取道蓋爾芒特”去梅塞格利絲,或者相反,說“取道梅塞格利絲”去蓋爾芒特,在我看來,等於說從東到西一樣只是一種語焉不詳的說法。由於我的父親把梅塞格利絲那邊形容成他生平所見最美的平原風光,把蓋爾芒特那邊說成典型的河畔景觀,所以我就把這兩個“那邊”想像成兩個實體,並賦予它們只有精神才能創造出來的那種凝聚力和統一性。它們的每一部分,哪怕小小的一角,我也覺得是可貴的,能顯示出它們各自特有的品格,而這兩處聖地周圍的道路,把它們作為平原風光的理想或河畔景觀的理想供奉在中央的那些純屬物質的道路,卻等於戲劇藝術愛好者眼中劇院附近的街巷,不值一顧。尤其是我想到這兩處的時候,我把我頭腦裏的這兩部分的距離安置在它們之間,其實大大超過了它們之間的實際公里數;那是一種空想的距離,只能使它們相距更遠,相隔更甚,把它們各各置於另一個層面。由於我們從來不在同一天、同一次、同時去兩邊散步,而是這次去梅塞格利絲那邊,下次去蓋爾芒特那邊,這種習慣使它們之間的界線就變得更加絕對,可以說把它們圈定在相隔遙遠的地方,彼此無法相識,天各一方,在不同的下午,它們之間決無聯繫。

(p.147-148 追憶似水年華 I 在斯萬家那邊 聯經版 1992)  

For there were, in the environs of Combray, two ‘ways’ which we used to take for our walks, and so diametrically opposed that we would actually leave the house by a different door, according to the way we had chosen: the way towards Méséglise-la-Vineuse, which we called also ‘Swann’s way,’ because, to get there, one had to pass along the boundary of M. Swann’s estate, and the ‘Guermantes way.’ Of Méséglise-la-Vineuse, to tell the truth, I never knew anything more than the way there, and the strange people who would come over on Sundays to take the air in Combray, people whom, this time, neither my aunt nor any of us would ‘know at all,’ and whom we would therefore assume to be ‘people who must have come over from Méséglise.’ As for Guermantes, I was to know it well enough one day, but that day had still to come; and, during the whole of my boyhood, if Méséglise was to me something as inaccessible as the horizon, which remained hidden from sight, however far one went, by the folds of a country which no longer bore the least resemblance to the country round Combray; Guermantes, on the other hand, meant no more than the ultimate goal, ideal rather than real, of the ‘Guermantes way,’ a sort of abstract geographical term like the North Pole or the Equator. And so to ‘take the Guermantes way’ in order to get to Méséglise, or vice versa, would have seemed to me as nonsensical a proceeding as to turn to the east in order to reach the west. Since my father used always to speak of the ‘Méséglise way’ as comprising the finest view of a plain that he knew anywhere, and of the ‘Guermantes way’ as typical of river scenery, I had invested each of them, by conceiving them in this way as two distinct entities, with that cohesion, that unity which belongs only to the figments of the mind; the smallest detail of either of them appeared to me as a precious thing, which exhibited the special excellence of the whole, while, immediately beside them, in the first stages of our walk, before we had reached the sacred soil of one or the other, the purely material roads, at definite points on which they were set down as the ideal view over a plain and the ideal scenery of a river, were no more worth the trouble of looking at them than, to a keen playgoer and lover of dramatic art, are the little streets which may happen to run past the walls of a theatre. But, above all, I set between them, far more distinctly than the mere distance in miles and yards and inches which separated one from the other, the distance that there was between the two parts of my brain in which I used to think of them, one of those distances of the mind which time serves only to lengthen, which separate things irremediably from one another, keeping them for ever upon different planes. And this distinction was rendered still more absolute because the habit we had of never going both ways on the same day, or in the course of the same walk, but the ‘Méséglise way’ one time and the ‘Guermantes way’ another, shut them up, so to speak, far apart and unaware of each other’s existence, in the sealed vessels—between which there could be no communication—of separate afternoons.

(Translated by C. K. Scott Moncrieff ) 

Car il y avait autour de Combray deux « côtés » pour les promenades, et si opposés qu’on ne sortait pas en effet de chez nous par la même porte, quand on voulait aller d’un côté ou de l’autre : le côté de Méséglise-la-Vineuse, qu’on appelait aussi le côté de chez Swann parce qu’on passait devant la propriété de M. Swann pour aller par là, et le côté de Guermantes. De Méséglise-la-Vineuse, à vrai dire, je n’ai jamais connu que le « côté » et des gens étrangers qui venaient le dimanche se promener à Combray, des gens que, cette fois, ma tante elle-même et nous tous ne « connaissions point » et qu’à ce signe on tenait pour « des gens qui seront venus de Méséglise ». Quant à Guermantes je devais un jour en connaître davantage, mais bien plus tard seulement ; et pendant toute mon adolescence, si Méséglise était pour moi quelque chose d’inaccessible comme l’horizon, dérobé à la vue, si loin qu’on allât, par les plis d’un terrain qui ne ressemblait déjà plus à celui de Combray, Guermantes, lui, ne m’est apparu que comme le terme plutôt idéal que réel de son propre « côté », une sorte d’expression géographique abstraite comme la ligne de l’équateur, comme le pôle, comme l’orient. Alors, « prendre par Guermantes » pour aller à Méséglise, ou le contraire, m’eût semblé une expression aussi dénuée de sens que prendre par l’est pour aller à l’ouest. Comme mon père parlait toujours du côté de Méséglise comme de la plus belle vue de la plaine qu’il connût et du côté de Guermantes comme du type de paysage de rivière, je leur donnais, en les concevant ainsi comme deux entités, cette cohésion, cette unité qui n’appartiennent qu’aux créations de notre esprit ; la moindre parcelle de chacun d’eux me semblait précieuse et manifester leur excellence particulière, tandis qu’à côté d’eux, avant qu’on fût arrivé sur le sol sacré de l’un ou de l’autre, les chemins purement matériels au milieu desquels ils étaient posés comme l’idéal de la vue de plaine et l’idéal du paysage de rivière, ne valaient pas plus la peine d’être regardés que par le spectateur épris d’art dramatique les petites rues qui avoisinent un théâtre. Mais surtout je mettais entre eux, bien plus que leurs distances kilométriques, la distance qu’il y avait entre les deux parties de mon cerveau où je pensais à eux, une de ces distances dans l’esprit qui ne font pas qu’éloigner, qui séparent et mettent dans un autre plan. Et cette démarcation était rendue plus absolue encore parce que cette habitude que nous avions de n’aller jamais vers les deux côtés un même jour, dans une seule promenade, mais une fois du côté de Méséglise, une fois du côté de Guermantes, les enfermait pour ainsi dire loin l’un de l’autre, inconnaissables l’un à l’autre, dans les vases clos et sans communication entre eux d’après-midi différents.

(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )

( 知識學習隨堂筆記 )
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