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我們把不可知給了名字,因而名字為我們提供了不可知的形象...儘管多少年來,德·蓋爾芒特夫人於我不過是一張幻燈片上或一塊彩繪玻璃窗上的圖像
2009/09/06 14:01:15瀏覽480|回應0|推薦1

我們把不可知給了名字,因而名字為我們提供了不可知的形象,同時,也給我們指明了一個實體,迫使我們把名字和實體統一起來,甚至我們可以動身去某個城市尋找一個為該城市所不能容納、但我們不再有權剝奪其名稱的靈魂。在這樣一個時代,名字不僅像寓意畫那樣使城市和河流有了個性,不僅使物質世界五光十色,絢麗多姿,而且使人類社會呈現出光怪陸離的畫面:每一個城堡、公館或宮殿,都有它們的女主人或仙女,正如森林有森林神,水域有水神一樣。有時候,仙女深深地隱藏在她的名字後面,受到我們想像力的滋養,隨著我們想像力的變化而變化。因此,儘管多少年來,德·蓋爾芒特夫人於我不過是一張幻燈片上或一塊彩繪玻璃窗上的圖像,但當完全不一樣的夢幻用急流濺射的泡沫把它弄濕了時,它也就開始失去光澤。

(p.4~5 追憶似水年華 III 蓋爾芒特家那邊 聯經版 1992) 

At the age when a Name, offering us an image of the unknowable which we have poured into its mould, while at the same moment it connotes for us also an existing place, forces us accordingly to identify one with the other to such a point that we set out to seek in a city for a soul which it cannot embody but which we have no longer the power to expel from the sound of its name, it is not only to towns and rivers that names give an individuality, as do allegorical paintings, it is not only the physical universe which they pattern with differences, people with marvels, there is the social universe also; and so every historic house, in town or country, has its lady or its fairy, as every forest has its spirit, as there is a nymph for every stream. Sometimes, hidden in the heart of its name, the fairy is transformed to suit the life of our imagination by which she lives; thus it was that the atmosphere in which Mme. de Guermantes existed in me, after having been for years no more than the shadow cast by a magic lantern slide or the light falling through a painted window, began to let its colours fade when quite other dreams impregnated it with the bubbling coolness of her flowing streams.

(Translated by C. K. Scott Moncrieff ) 

À l’âge où les Noms, nous offrant l’image de l’inconnaissable que nous avons versé en eux, dans le même moment où ils désignent aussi pour nous un lieu réel, nous forcent par là à identifier l’un à l’autre au point que nous partons chercher dans une cité une âme qu’elle ne peut contenir mais que nous n’avons plus le pouvoir d’expulser de son nom, ce n’est pas seulement aux villes et aux fleuves qu’ils donnent une individualité, comme le font les peintures allégoriques, ce n’est pas seulement l’univers physique qu’ils diaprent de différences, qu’ils peuplent de merveilleux, c’est aussi l’univers social : alors chaque château, chaque hôtel ou palais fameux a sa dame, ou sa fée, comme les forêts leurs génies et leurs divinités les eaux. Parfois, cachée au fond de son nom, la fée se transforme au gré de la vie de notre imagination qui la nourrit ; c’est ainsi que l’atmosphère où Mme de Guermantes existait en moi, après n’avoir été pendant des années que le reflet d’un verre de lanterne magique et d’un vitrail d’église, commençait à éteindre ses couleurs, quand des rêves tout autres l’imprégnèrent de l’écumeuse humidité des torrents.

(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )

( 知識學習隨堂筆記 )
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