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2009/12/30 23:44:54瀏覽506|回應0|推薦3 | |
八月間,我和外祖母看見那地方只有紛紛落葉,像是個蘋果園,如今蘋果樹一眼望不到邊,花兒盛開,色彩繽紛,蔚為奇觀,我雙腳陷在污泥中,身上穿著舞會盛裝,顧不上小心照顧自己,一心只想到別弄汙了這粉紅色的花緞,紅日下,花緞流光溢彩,奇妙至極,歎為觀止;浩瀚的海面映襯著蘋果樹,宛如日本石印畫的背景,倘若我舉首仰望花間晴空,那把天空襯托得分外靜謐,藍得幾乎呈現出紫羅蘭色的花朵仿佛立即閃開,敞露出那天堂的深處。藍天下,微風徐徐,但冷嗖嗖的,紅豔的繁花輕輕搖曳。藍色的山雀飛落在枝椏上,在花簇間跳躍,花兒任其縱情歡跳,仿佛是哪一位酷愛異國風光與色彩的能人巧奪天工,創造了這片生機勃勃的美麗景色。它撥動著人的心弦,令人熱淚盈眶,不管它有多濃的雕琢的藝術效果,仍給人以自然天成的感覺,這些蘋果樹就生長在曠野上,就如農夫在法蘭西的大道上行走。接著,陽光驟然消失,大雨傾瀉;整個天際佈滿道道斑紋,排排蘋果樹被籠罩在昏暗之中。但是,儘管大雨淋漓,風也變得凜冽,蘋果樹仍然麗姿紛呈,粉紅的花朵嫣然如故:這是早春的一天。 (p.194~195 追憶似水年華 IV索多姆和戈摩爾 聯經版 1992) Where I had seen with my grandmother in the month of August only the green leaves and, so to speak, the disposition of the apple-trees, as far as the eye could reach they were in full bloom, marvellous in their splendour, their feet in the mire beneath their ball-dresses, taking no precaution not to spoil the most marvellous pink satin that was ever seen, which glittered in the sunlight; the distant horizon of the sea gave the trees the background of a Japanese print; if I raised my head to gaze at the sky through the blossom, which made its serene blue appear almost violent, the trees seemed to be drawing apart to reveal the immensity of their paradise. Beneath that azure a faint but cold breeze set the blushing bouquets gently trembling. Blue tits came and perched upon the branches and fluttered among the flowers, indulgent, as though it had been an amateur of exotic art and colours who had artificially created this living beauty. But it moved one to tears because, to whatever lengths the artist went in the refinement of his creation, one felt that it was natural, that these apple-trees were there in the heart of the country, like peasants, upon one of the highroads of (Translated by C. K. Scott Moncrieff ) Là où je n’avais vu, avec ma grand’mère, au mois d’août, que les feuilles et comme l’emplacement des pommiers, à perte de vue ils étaient en pleine floraison, d’un luxe inouï, les pieds dans la boue et en toilette de bal, ne prenant pas de précautions pour ne pas gâter le plus merveilleux satin rose qu’on eût jamais vu et que faisait briller le soleil ; l’horizon lointain de la mer fournissait aux pommiers comme un arrière-plan d’estampe japonaise ; si je levais la tête pour regarder le ciel entre les fleurs, qui faisaient paraître son bleu rasséréné, presque violent, elles semblaient s’écarter pour montrer la profondeur de ce paradis. Sous cet azur, une brise légère mais froide faisait trembler légèrement les bouquets rougissants. Des mésanges bleues venaient se poser sur les branches et sautaient entre les fleurs, indulgentes, comme si c’eût été un amateur d’exotisme et de couleurs qui avait artificiellement créé cette beauté vivante. Mais elle touchait jusqu’aux larmes parce que, si loin qu’on allât dans ses effets d’art raffiné, on sentait qu’elle était naturelle, que ces pommiers étaient là en pleine campagne comme des paysans, sur une grande route de France. Puis aux rayons du soleil succédèrent subitement ceux de la pluie ; ils zébrèrent tout l’horizon, enserrèrent la file des pommiers dans leur réseau gris. Mais ceux-ci continuaient à dresser leur beauté, fleurie et rose, dans le vent devenu glacial sous l’averse qui tombait : c’était une journée de printemps. (l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 ) |
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( 知識學習|隨堂筆記 ) |