Venus d'outre-Atlantique, un hommage et un portrait sensible ou la vie et l'oeuvre de l'auteur de La Recherche se confondent. La realisatrice evoque les composantes majeures de la galaxie proustienne : l'influence maternelle, l'affaire Dreyfus pour laquelle il se passionna - il pris ardemment position en faveur de la revision -, le gout des mondanites, la guerre de 14-18, la temporalite, l'homosexualite. A la maniere proustienne, elle evoque plus qu'elle n'explique ces differents themes, en s'attardant sur les carnets ratures, tache et dessines, l'ecriture nerveuse, et de nombreuses images d'archives qui, accompagnees de la musique de Franck ou de Faure, nous replongent dans l'univers proustien. Avec, notamment, les temoignages de ceux qui ont cotoye l'ecrivain - Francois Mauriac, Jean Cocteau, Paul Morand, la fidele et indispensable Celeste Albaret -, differentes figures mondaines de l'epoque dessinent le portrait d'un homme a la fois courageux et charmeur, amateur de potins et avide d'introspection. Parallelement, des scenes de reconstitution - ou l'on apercoit la jeune Anne Roumanoff dans le role de Celeste - ressuscitent l'univers de l'ecrivain : la quietude de Combray, les fastes du grand hotel de Cabourg, le lit-bureau, le manuscrit debordant de paperoles...