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十四天也只有對我才顯得漫長,凡是涉及德·蓋爾芒特夫人,我總是用分秒來計算時間的。我對德·蓋爾芒特夫人的思念已不限於臨風歎息了,甚至連時間的數學刻度也呈現出痛苦
2009/10/20 23:05:45瀏覽519|回應0|推薦2

我現在感到的痛苦使我想起了我從前對希爾貝特的憂思,想起了在貢布雷,當媽媽晚上不在我房間時我感到的愁悶,同時也使我回憶起貝戈特小說中傷感的幾頁;德·蓋爾芒特夫人、她的冷漠和不在我身邊同我痛苦的關係不像是學者頭腦中的因果關係,但我並不就此下結論說,德·蓋爾芒特夫人不是我痛苦的根源。我們的身體不是會出現一種漫射狀疼痛嗎?疼痛滲透到患病部位以外的地方,但一個醫生壓住痛點時,這些地方就會失去疼痛的感覺。可是在這之前,由於疼痛到處滲透,我們說不清楚是怎樣的疼痛,也不知道究竟是哪里疼,以為這是命中註定,肯定治不好了。我朝飯店走去,心裏想著:“已有十四天沒看見德·蓋爾芒特夫人了。”(十四天也只有對我才顯得漫長,凡是涉及德·蓋爾芒特夫人,我總是用分秒來計算時間的。)我對德·蓋爾芒特夫人的思念已不限於臨風歎息了,甚至連時間的數學刻度也呈現出痛苦,富有詩情畫意。

(p.125~126 追憶似水年華 III蓋爾芒特家那邊 聯經版 1992) 

Simply because I thought that I recognised sorrows which I had felt on Gilberte’s account, or else when in the evenings at Combray Mamma would not stay in any room, and also the memory of certain pages of Bergotte, in the agony I now felt, to which Mme. de Guermantes, her coldness, her absence, were not clearly linked, as cause is to effect in the mind of a philosopher, I did not conclude that Mme. de Guermantes was not the cause of that agony. Is there not such a thing as a diffused bodily pain, extending, radiating out into other parts, which, however, it leaves, to vanish altogether, if the practitioner lays his finger on the precise spot from which it springs? And yet, until that moment, its extension gave it for us so vague, so fatal a semblance that, powerless to explain or even to locate it, we imagined that there was no possibility of its being healed. As I made my way to the restaurant I said to myself: “A fortnight already since I last saw Mme. de Guermantes.” A fortnight which did not appear so enormous an interval save to me, who, when Mme. de Guermantes was concerned, reckoned time by minutes. For me it was no longer the stars and the breeze merely, but the arithmetical divisions of time that assumed a dolorous and poetic aspect.

(Translated by C. K. Scott Moncrieff ) 

Sans doute de ce que je croyais reconnaître des tristesses que j’avais éprouvées à propos de Gilberte, ou bien quand le soir, à Combray, maman ne restait pas dans ma chambre, et aussi le souvenir de certaines pages de Bergotte, dans la souffrance que j’éprouvais et à laquelle Mme de Guermantes, sa froideur, son absence, n’étaient pas liées clairement comme la cause l’est à l’effet dans l’esprit d’un savant, je ne concluais pas que Mme de Guermantes ne fût pas cette cause. N’y a-t-il pas telle douleur physique diffuse, s’étendant par irradiation dans des régions extérieures à la partie malade, mais qu’elle abandonne pour se dissiper entièrement si un praticien touche le point précis d’où elle vient ? Et pourtant, avant cela, son extension lui donnait pour nous un tel caractère de vague et de fatalité, qu’impuissants à l’expliquer, à la localiser même, nous croyions impossible de la guérir. Tout en m’acheminant vers le restaurant je me disais : « Il y a déjà quatorze jours que je n’ai vu Mme de Guermantes. » Quatorze jours, ce qui ne paraissait une chose énorme qu’à moi qui, quand il s’agissait de Mme de Guermantes, comptais par minutes. Pour moi ce n’était plus seulement les étoiles et la brise, mais jusqu’aux divisions arithmétiques du temps qui prenaient quelque chose de douloureux et de poétique.

(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )

( 知識學習隨堂筆記 )
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